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Table des matières
Dossier spécial : Du langage jusqu’à la chair!
Que fais-tu, Marie-Lou ?
MARC LAMONTAGNE
Quand faire, c’est dire
MARTIN BOISSEAU
Entre masque et mascarade
MARIE-ANDRÉE RICARD
La photographie, le monstre et le masque, double simulacre
RENO SALVAIL
Shakespeare, chantre de l’amour
THOMAS DE KONINCK
Image et parole
MARC LAMONTAGNE
Être une oeuvre d’art
MAXIME VACHON
Mute
HÉLÈNE MATTE
Galerie Photo
Du langage jusqu’à la chair! Regards sur l’homme,
l’art et la philosophie à partir de l’oeuvre de Marie-Lou Desmeules
Cette publication spéciale fait suite à l’événement « Du langage jusqu’à la chair ! » qui s’est tenu le 23 mars 2011 au Boudoir du Pavillon Desjardins de l’Université Laval. Cet événement conjuguait performance artistique et interventions philosophiques, en lien notamment avec les recherches postdoctorales de Marc Lamontagne (organisateur-initiateur de l’événement) sur l’image de l’homme comme interdépendance de l’art et de la philosophie. Au cours d’une performance de l’artiste Marie-Lou Desmeules, dans la foulée de ses Painting Surgeries, quelques intervenants ont été invités à exposer la nature de l’expérience que l’art de cette praticienne de la « chirurgie plastique » leur permet d’atteindre, respectivement en lien avec leurs préoccupations artistiques et philosophiques.
D’abord, dans l’article s’intitulant « Que fais-tu, Marie-Lou ? », Marc Lamontagne nous introduit à l’œuvre de Marie-Lou Desmeules en tentant de circonscrire le travail artistique de celle-ci. L’auteur initie un questionnement qui sera repris, tel un fil d’Ariane, par plusieurs intervenants au cours de cet événement : Quel rôle joue le modèle – la victime – dans la performance artistique de Marie-Lou ? Ensuite, Martin Boisseau, qui était lui-même équipé d’une mâchoire mécanique articulée pendant sa conférence, élabore dans son texte les multiples sens et les implications potentielles de l’obstruction des bouches des modèles de Marie-Lou. Marie-Andrée Ricard, dans son exposé, s’interroge pour sa part sur la signification et la spécificité d’une chirurgie dite « picturale », ce dont Marie-Lou se réclame (Painting Surgeries). Travestit-elle le modèle en lui apposant un masque ou participe-t-elle d’une mascarade où beauté et laideur se juxtaposent ? Par la suite, Reno Salvail examine, à la lumière d’un parallèle avec Joël-Peter Witkin, l’aspect monstrueux de l’œuvre à l’honneur lors de l’événement de même que les liens entre performance et photographie. Thomas De Koninck, pour sa part, nous propose une analyse de l’amour chez Shakespeare. Si les expériences de l’amour et de l’art de Marie-Lou peuvent être rapprochées par leur caractère ineffable, elles contrastent surtout par leur longévité. En effet, l’amour semble éternel, alors que l’œuvre de Marie-Lou est éphémère : le maquillage servant de deuxième peau au modèle sera enlevé quelques instants après la fin de la performance de l’artiste. C’est par la deuxième intervention de Marc Lamontagne, au moment même où la chirurgie picturale arrivait à terme, que l’événement artistique s’est conclu. Ainsi, dans « Image et parole », celui-ci conteste l’opposition traditionnelle des deux termes du titre de sa conférence ; elles sont intrinsèquement liées plutôt qu’opposées, car l’image provoque la parole en nous.
En plus des textes des conférenciers, cette publication comprend les textes des lauréats étudiants du concours lancé par la Faculté de philosophie de l’Université Laval. Maxime Vachon, dans « Être une œuvre d’art », soulève sous un angle nouveau des questions sur le rôle du modèle dans le processus artistique de Marie-Lou Desmeules. Ainsi, l’auteur nous propose un dialogue entre l’homme qui se trouve sous le modèle et le modèle en tant qu’œuvre : après avoir présenté une conception de ce qui caractérise foncièrement l’homme, il demande si on peut rester homme en devenant œuvre d’art. Enfin, avec « Mute », le deuxième article du dossier, Hélène Matte nous propose un article de type reportage journalistique qui saura plaire à tout lecteur qui n’était pas présent lors de l’événement à l’origine de ce numéro de Phares. L’auteure y explore les lieux de rencontre entre art et philosophie, aux limites du dire et du voir, et demande dans quelle mesure l’un peut s’approprier l’autre.
Vous êtes aussi invités à visiter le site internet de l’artiste.
JOËL BÉGIN
DAVID ROCHELEAU-HOULE